Pourquoi les papas devraient aussi avoir un congé maternité

Les mamans, pour plusieurs raisons ont droit à un congé maternité. D’abord, c’est éprouvant une grossesse. C’est lourd, c’est des changements dans le corps, ça fatigue, ça blesse parfois. Et puis le bébé humain est le seul qui ne puisse absolument pas se débrouiller tout seul dès la naissance. Il est fragile, ne sait pas trouver sa nourriture (quoique…), ne sait ni marcher ni s’accrocher, pas plus qu’il ne sait changer ses couches tout seul ! Il demande dans les premiers jours une attention quasi complète, et la maman prend souvent ce rôle.

Pour les papas, sociologiquement, c’est plus compliqué. D’abord, les papas ont souvent laissé l’enfant à la maman et ne le prennent sous leurs ailes que lorsqu’il sait marcher, et encore. Et ce comportement s’est transmis encore jusque maintenant. Et puis ils sont censés travailler pour assurer la subsistance du foyer. C’est pas simple et ça demande du temps ! Et puis c’est compliqué pour un papa de donner le sein à son enfant…

Résultat des courses, les mamans ont droit à 16 semaines réparties en 6 semaines avant la date présumée de l’accouchement et 10 semaines ensuite (c’est plus dans le cas de grossesse multiple ou si le foyer a déjà deux enfants). Elles peuvent aussi rajouter 2 semaines si la grossesse est difficile. Pour les papas, c’est deux petites semaines une fois bébé arrivé, et puis c’est tout (bon d’accord, un peu plus si c’est des jumeaux…). Et encore, seulement depuis 2002 !

Un bébé dans les bras d'un papa

Les papas aiment aussi s’occuper de leur enfant

Alors je m’insurge contre cet état de fait ! La première raison, c’est pour la maman : la présence de papa pendant les premiers temps avec bébé peut lui permettre de se reposer, de partager les premières joies et les premières frustrations, de s’habituer au changement de rythme, de s’émerveiller à deux… Mais un soutien de papa dans les derniers instants avant l’accouchement ne me semble pas non plus superflu ! Si la grossesse se passe bien, maman pourrait s’ennuyer sans papa, papa pourrait aider à préparer la chambre, les deux pourraient partager leurs angoisses et appréhensions… Si la grossesse est plus difficile, papa pourrait soulager maman, ou participer aux courses, aux repas, à l’entretien, aux soins, etc.

La deuxième raison, c’est pour le papa : quoi de plus beau que de voir évoluer son enfant, de le regarder grandir et se construire ? En étant au boulot 8h par jour (pour les plus chanceux), on en loupe plein ! Et quel plus grand bonheur pour un enfant que d’être accompagné par ses deux parents ? Avec plus de 80% de son temps d’éveil loin de lui, le manque peut devenir cruel !

Alors oui, il y a la possibilité des congés parentaux. Mais le papa n’y a le droit que si la maman y renonce. Donc ils ne peuvent assurer une présence continue en même temps. Alors bien sûr, il y a la solution trash de quitter son job. Mais ce n’est pas conseillé dans ce monde où le salaire est vital.

Il est aussi intéressant de noter qu’en Suède, les congés de paternité sont de 34 jours. Ces congés se sont ralongés au rythme d’un jour par an depuis 2000, avec l’objectif d’arriver à la parité avec les congés maternité… Pour l’instant ils sont encore confrontés aux questions de partage du temps de travail au sein du foyer. Question congés, la règle est la suivante :

  • À la suite d’une naissance, les parents ont droit à des congés rémunérés pour un total de 480 jours par enfant.
  • Soixante jours sont réservés au père et soixante à la mère. Le reste peut être réparti librement.
  • Pour 390 jours, l’indemnité est de 80 pour cent des revenus du parent concerné, jusqu’à un plafond de salaire de 33 000 couronnes par mois (oui oui, ça fait 3000 € par mois d’indemnités)
  • Les 90 jours restants donnent droit à une indemnité journalière.
  • De plus, les pères ont droit à dix jours de congés rémunérés au moment de la naissance de l’enfant. Environ 80 pour cent des pères prennent ce congé.
Toujours à l’international, en Norvège, le congé de maternité est de 42 semaines, 4 d’entre elles devant être prises par les papa sous peine d’être perdues, une mesure adoptée en 1993 pour favoriser le retour des mamans dans le monde du travail. Depuis 2011, l’Espagne offre à ses papas 4 semaines de congés de paternité. A contrario, au Royaume-Uni, les papas n’ont le droit qu’à deux semaines indemnisées 135€ chacune et l’Allemagne et l’Italie sont les seuls pays européens à ne pas avoir de congés de paternité… Alors nous ne sommes tout de même pas si mal logés !

Je ne sais pas pour vous, mais moi, je partirais bien en congé maternité cette semaine….

Papa et Maman réunis avec bébé grâce à l’haptonomie

Les joies de la grossesses ne sont pas réservées aux mamans, je l’ai déjà dit. Et entre autres moyens pour le papa d’entrer en relation avec son enfant, il y a l’haptonomie. Avec maman, nous l’avons testé pour vous

Haptonomie, n.f. science de l’affectivité, des interactions et relations affectives. Cette définition pourtant juste ne vient pas du dictionnaire Larousse, tout simplement parce que le mot n’est pas encore entré dans la langue de Molière ! Il s’agit pourtant bien d’une science, inventée par Frans Veldman, né aux Pays-Bas au début du siècle dernier et ayant vécu une grande partie de sa vie en France. Frans Veldman s’en est servi au début pour aider les personnes traumatisées par les guerres grâce au contact humain utilisé comme vecteur de guérison. Très vite, la discipline s’est vue appliquée dans d’autres domaines et notamment pour l’accompagnement pré et post natal. Le but de cette démarche est clairement de favoriser le développement de la relation affective, active, entre la mère, le père et l’enfant.

Le fait d’habiter la capitale nous permet de choisir. Aussi, nous avons pu rencontrer différents haptothérapeutes afin de nous faire une idée de la discipline et voir avec quel(le) praticien(ne) le courant passait le mieux. Parce qu’il faut bien le dire, l’haptonomie peut vite se transformer en quelque chose d’un peu olé-olé, voir ésotérique si on ne fait pas trop attention. Toujours est-il que nous avons choisi une haptonome près de chez nous recommandée par notre sage femme et qui avait l’air d’avoir les pieds sur terre.

Dessin de bébé sur le ventre de maman enceinte

Ressentir son enfant du bout des doigts – (c) Anonyme

Généralement, il y a 7 séances avant l’accouchement et la possibilité de continuer ensuite. Le programme est divisé comme suit :

  • Séance 1 : faire connaissance avec bébé et l’accueillir au creux de sa main
  • Séance 2 : entrer en relation avec son enfant et le bercer au travers et avec la maman
  • Séance 3 : travailler la qualité de la relation avec le bébé et faire ressentir au papa les bercements appris en 1 et 2
  • Séance 4 : les méthodes de portage pour le nouveau né
  • Séance 5 : présentation de la salle d’accouchement
  • Séance 6 : les positions pendant le travail
  • Séance 7 : les positions pendant la délivrance

Vous l’aurez compris, l’idée de l’haptonomie est de garder un lien continu et de qualité avec le bébé tout au long des étapes de la grossesse et de l’accouchement. Sur le papier c’est que du bonheur pour le papa qui ne demande que ça, vu qu’il ne porte pas son enfant ! Pour notre part, nous avons été enchantés de la première séance. Nous avons été plus confirmés dans nos intuitions que réellement formés, mais ce premier contact avec le bébé, apprendre les petits gestes qui permettent de communiquer avec lui au travers du ventre rond de maman, comment l’appeler et l’accueillir, le sentir répondre et se lover dans sa main, tout ça est juste incroyable! Et le meilleur, c’est que la petite heure avec l’haptothérapeute se vit mille fois de retour à la maison !

Le désenchantement est venu dès la deuxième séance et c’est là que nous avons réalisé que tout ne nous convenait pas dans l’haptonomie. Nous avons trouvé que les bercements, même s’ils étaient agréables, ne nous parlaient pas. C’est là où c’est devenu un peu « border line » pour nous. Il s’agissait de faire passer un ressenti par le toucher, ce qui à première vue n’a rien d’extraordinaire. Nous sommes convaincus que la façon de poser une main sur une épaule et l’intention portée peut changer du tout au tout la perception que l’épaule peut percevoir : du soutien, de l’amitié, un blocage, voir de l’animosité ! C’est la même chose avec la main du papa posé sur le ventre de la maman. Mais suivant les mots utilisés, ils est facile de confondre ça avec du spiritisme !

Nous avons alors décidé de nous recentrer sur les quelques points qui nous intéressaient, et en particulier les positions pendant le travail et la délivrance. Après cette petite mise au point avec notre haptothérapeute, nous avons bien profité de la suite ! Les positions que nous avons apprises permettent une vraie liberté de la maman en même temps qu’un contact constant avec le bébé. Le seul hic, c’est que lors d’un accouchement en clinique, je pense que le personnel médical est rarement enclin à laisser la maman se mettre à quatre pattes sur la table d’accouchement ! Nous aurons au moins la chance de pouvoir en profiter à la maison !

Papa racontant des histoire à bébé dans le ventre de maman

Construire la relation avec bébé – (c)

La présence du papa lors de ces séances d’haptonomie est à mon sens bénéfique à deux égards :

  • Elle m’a permis de prendre ma place spécifique dans la relation affective qui se joue naturellement entre la mère et l’enfant pendant la grossesse. Lors des première séance l’attention est particulièrement portée sur nous papas, et nous pouvons réaliser les effets de notre toucher sur notre enfant et sur le développement de sa réactivité.
  • Elle m’a également permis de me donner des clés pour améliorer le confort de maman. En tant que premier recours affectif de maman, mes mains posées sur mon enfant sont aussi posées sur elle. Elle en ressent autant les effet que le bébé et en profite au même titre ! C’est aussi une façon de lui faire accepter les changements dans son corps que de caresser ce beau ventre qui s’arrondit…

L’haptonomie constitue une préparation à l’accouchement à part entière, et le praticien peut également accompagner l’accouchement en lui-même s’il est titulaire d’un diplôme de sage femme. Mais il est tout à fait possible de suivre des séances d’haptonomie en complément d’une préparation plus classique. C’est ce que nous avons fait. Cependant, il est important de ne pas mélanger ces méthodes avec d’autres méthodes plus centrées sur le développement de la tonicité musculaire ou la représentation mentale : l’haptonomie étant totalement axée sur le ressenti et le relâchement, ces méthodes ne peuvent s’ajuster, et la maman risque de se perdre dans des instructions contradictoires !

Puisque le nerf de la guerre reste l’argent, parlons en un peu… Normalement, si votre haptothérapeute est aussi sage femme, les séances sont remboursées jusqu’à hauteur de 31 euros au titre de l’accompagnement à la grossesse. Sinon, c’est de votre poche. Mais bon, il faut l’avouer, après un petit sondage effectué par un ami, il n’y a pas beaucoup de sage-femme en France qui ne fasse pas de dépassement d’honoraire, et il faut en général compter plus de 70 euros pour une séance d’haptonomie.  Soit tout de même près de 500 euros pour l’accompagnement total.

Finalement, l’haptonomie m’a permis de créer un vrai lien avec mon enfant avant même que je le rencontre. Nous verrons bien d’ici quelques jours si cela aura permis à Maman de mieux vivre son accouchement ! En ce sens, nous avons pu en profiter pleinement ! Vous-même, avez vous pu profiter de ce lien ? L’avez-vous gardé ensuite ?

Traverser la France en train avec un nourrisson : ça, c’est fait !

Premières vacances en famille : Sarah a 2 mois, nous n’avons pas de voiture… alors nous nous confions à la SNCF. Retour d’expérience.

C’est les vacances !! Avant d’être papa, c’était la fête : on faisait des plans camping-rando-escalade-plage-barbeuk, on partait avec un sac à dos et on utilisait les smiles pour éviter de payer de chers billets de train.

Mais maintenant, on ne rigole plus : ils sont loin, les voyages planifiés à l’arrache, les vacances insouciantes où l’on ne sait pas ce qu’on fait le lendemain… Un seul mot d’ordre : planification et stratégie.

Le vrai défi : partir léger avec un nourrisson

Vacances à la plage : vous partez avec un maillot de bain et une serviette. Vacances à la montagne : un short et une paire de chaussure de rando. Léger, quoi…

Voyager léger n’est plus qu’un souvenir : il ne faut pas oublier les couches, poussette, doudou, bodys, cozy, écharpe de portage, et j’en passe. Heureusement que Benoîte pense à tout ! Et surtout, il faut s’arranger pour que le maximum soit déjà sur place : pas de lit parapluie à déplacer, etc. Le bon plan : partir en vacance avec ou chez les grands-parents, ils seront ravis de gérer la logistique !

Pour 3 semaines de vacances à 3 (2 semaines de montagne, 1 semaine de plage), on s’en est sorti avec 2 sacs à dos (50 et 60 litres), une poussette, une sacoche pour l’ordi et un petit sac à dos pour les changes + le pique-nique. Je pense que les affaires de Sarah prenaient un bon tiers du volume – sans parler de la poussette !

Train contre voiture : 3-1 !!

Bon, on n’a pas de voiture. On pourrait en louer une… parce que quand même, ça rend plus libre d’emporter tout ce qu’on veut (ça n’aide pas à aller à l’essentiel, mais c’est bon pour le confort !!). Voilà un point pour la voiture.

Mais elle ne nous servirait que 3 fois : départ de chez nous, changement de lieu de vacances, retour à la casa. Et puis pour traverser la France (Alpes du Sud > Normandie), il faut compter 11h30 de voiture sans compter les pauses, contre 12h en train. Si vous tenez compte du fait que pour allaiter (en moyenne, 30 min toutes les 2h), vous êtes parti pour un bon 15h de route. Et hop, un point pour le train.

Côté budget, y’a pas photo, car dans notre cas, il faudrait compter la location de la voiture. Un point de plus pour le train, qui prend de l’avance…

Et comme la voiture, ça pollue, ça fait 3 pour le train, contre 1 pour la voiture !

Le train avec un bambin, c’est bien !

Heureusement, la SNCF est là pour vous faire aimer le train ! Enfin, pour ça, encore faut-il avoir des billets : oubliez les smiles, impossible de trouver 3 places ensemble pour un trajet avec 3 ou 4 changements, même en s’y prenant à l’avance. Oubliez aussi la résa par internet : le site ne comprend pas votre demande (C’est quoi un bébé ?). Alors rdv au guichet…!

Le vrai bon plan : prendre un forfait bambin. Pour 9€ quelque soit le trajet, Sarah a une place pour elle avec nous. Ca défie toute concurrence, et comme au final elle sera essentiellement sur nos genoux, ça nous fait un peu plus de place pour poser ce qui doit rester à proximité (sac de change, doudou…). Le grand confort.

Inconnue #4

Inconnue #4 – (c) Leafar (via flickr)

Ce qui marche bien dans le train

J’avoue, j’imaginais devoir subir plein de remarques, soupirs et regards noirs à chaque pleur de Sarah. Rien de tout ça. D’abord parce qu’elle a été adorable. Et puis parce qu’en fait, le train, c’est carrément bébé-compatible.

En voiture, quand bébé hurle, vous braquez à la première aire d’autoroute et vous faites une pause obligée. Tandis qu’en train, on peut aller se promener et ça continue à rouler ! J’ai bien dû faire 2 ou 3 fois toute la longueur de chaque rame avec Sarah en écharpe, pour lui permettre de dire bonjour à tous les voyageurs : qu’est-ce qu’elle est sociable, cette petite ! Elle adore ça. Et bonus : ça l’endort !

Du coup, elle a pas mal dormi. Enfin comme dormir en écharpe n’est pas aussi confort que dormir dans le lit (pour l’instant, elle refuse de rester plus de 10 min. dans le cozy), elle faisait des siestes de 25-30 min. Autant vous dire qu’en 12h, on a tout juste réussi à voir un 3/4 de film, par tranche de 20 min.

Dans nos aventures aussi, on a utilisé une ou deux fois la carte joker « j’ai un bébé » : hyper pratique pour amadouer le contrôleur. Exemple : vous avez un TER et la 2nde classe est blindée > vous gagnez un surclassement en 1ère aux frais de la princesse. Ou bien, toujours en TER, vous vous retrouvez dans une voiture sans climatisation parce que tout le monde a pris place là où il fait plus frais > On sera (presque) heureux de vous céder la place. Le capital sympathie des bébés fait des miracles !

Ce qui marche moins bien en train

Dans le TGV, il y a toujours une cabine pour changer les couches de bébé. Si vous essayez de la trouver, il y a de fortes chances pour qu’elle soit à l’autre bout de la rame. Mais cela ne vous fait pas peur… Non, mais ce qui vous fera peur, ce sera la réaction de votre enfant : comme la cabine n’est pas insonorisée (pas plus que des toilettes de TGV), il y a un boucan d’enfer et ça affole le bambin, qui se met à hurler (plus fort) et ne vous autorise pas à reste une minute de plus. Vous êtes bon pour la changer en live, à votre place dans la voiture sur les fauteuils où c’est plus douillet et moins bruyant. Prévoir donc une serviette pour protéger le siège…

Comme vous êtes un peu porté sur l’hygiène, vous aurez certainement envie de vous laver les mains. Pendant notre trajet, c’était juste mission impossible : soit il y avait de l’eau dans les toilettes, soit il y avait du savon. Ils n’ont vraiment pas pu approvisionner les 2… Le pire c’est quand vous vous apercevez qu’il n’y a pas d’eau après avoir pris du savon !! Prévoir une bouteille d’eau (en + du pique-nique) et/ou un gant humide avec une face savonnée.

Dans le métro, avoir un bébé ou être handicapé, c’est le même combat : le changement de gare à Paris

Là c’est vrai, il faut le faire. Vous allez découvrir tout un monde : celui du handicap. Le métro n’est vraiment, mais alors vraiment pas fait pour les personnes à mobilité réduite (si tu as une poussette, tu es bienvenu dans le club !). Ca m’a ouvert les yeux. Par chance, pour aller de gare de Lyon à Saint Lazare, c’est direct en métro avec la ligne 14.

Oubliez le trajet le plus court : votre mission est maintenant de trouver l’itinéraire qui évite les escaliers et les escalators hors service, et les ascenseurs qui n’arrivent jamais (ou bien pas en moins de 10 min). Pour les escalators, mieux vaut s’être entraîné avant avec la poussette : la probabilité que les roues ne soient pas dans le bon axe au moment d’évacuer est si grande que tu cours à chaque instant le risque de générer une catastrophe. Amateurs de grandes sensations, frissons garantis !

Pour finir le trajet…

Vous arrivez enfin à la gare de destination. Les parents sont fatigués et leur fille pète la forme (ha bon, mais pourquoi ?). Les derniers kilomètres, vous les ferez certainement en voiture. Ce n’est pas long, 10 ou 20 min. Mais c’est juste assez pour vous rappeler pourquoi vous avez choisi le train à la place de la voiture : dans le cozy, notre Sarah, elle hurle. Heureusement, c’est la fin du voyage.

Bonne vacances !

La grossesse chez les papas

Ou comment faire évoluer la langue française…

Voilà 7 mois et demi que nous attendons bébé… Durant tout ce temps, et je n’ai aucune raison de m’arrêter maintenant, lorsque j’en parle autour de moi, j’ai tendance à dire « nous sommes enceinte » ou « notre grossesse »… Grammaticalement, je ne sais pas si c’est contestable, mais je suis convaincu que c’est un bon état d’esprit !

D’abord, cet enfant, nous avons été deux à le désirer, et nous avons été deux à le pro-créer. Je trouve cela dommage que le père soit écarté de la conception après l’acte initiateur en lui-même. C’est que je donne de l’énergie aussi lorsque je pousse maman dans les escaliers (pour monter hein, on s’entend bien !), que je porte les sacs et les meubles, que je monte les-dits meubles pour préparer l’arrivée de bébé, etc. Je donne aussi beaucoup d’amour à cet enfant, en me l’imaginant, en jouant avec lui dans le ventre de maman.

Gros bidou

Gros bidou (c)

Ensuite, si je dis « la grossesse de maman » ou bien « maman est enceinte », j’ai l’impression de ne plus être partie prenante, d’être à coté, d’être spectateur…. Et ce n’est vraiment pas le rôle que je voudrais ! Je suis fier (par anticipation) de ma progéniture et je revendique sa paternité !

Et puis il faut l’avouer aussi, je suis un peu jaloux… Pourquoi il n’y aurait que les femmes pour pouvoir porter l’enfant, pour avoir droit à un congé maternité, pour avoir cette proximité avec leur enfant au-dedans ? Je ne critique pas la nature, et je n’incite pas nos scientifiques fous à modifier l’ordre naturel des choses, mais je suis frustré ! Alors pour compenser, je m’approprie en parole ce que je ne peux avoir.

Mais c’est peut être bon signe, nan ? Je me sens plus impliqué, je me prépare psychologiquement à accueillir cet enfant, et le jour de l’accouchement, ce sera « notre » accouchement (même si je ne pourrais pas partager les douleurs…) ! J’y prendrais donc part en tant que papa… Mais vous, comment vous positionnez-vous lorsque vous voyez le ventre de votre compagne s’arrondir ?

Histoires de faire-part…

C’est officiel, elle est née. J’ai envie d’en parler à tout le monde et de le crier sur les toits ! Mais il y a plusieurs façons d’annoncer la naissance…

Le premier cercle – celui-des très proches, parents-frangins-grands-parents – a eu droit à un coup de fil dans l’heure qui a suivi la naissance (vu la nouvelle, vous vous faites une joie de les réveiller au beau milieu de la nuit !) ou au petit matin… A suivi rapidement un mail avec une petite image, sorte de « coucou c’est moi que v’là ! » qu’on a ensuite transféré au deuxième cercle – les z’amis-collègues.

Et puis pour le troisième cercle – le grand public ? – vous pouvez compter sur la presse !

Article de presse indiquant la naissance de Saraf (Ouest-France, 9 juin 2012) - la naissance de Sarah a eu lieu le 5

Ouest-France, 9 juin 2012
(la naissance de Sarah a eu lieu le 5)

Si vous êtes quelqu’un de normal et que votre vie n’est pas déjà couverte par Gala et Voici, la nouvelle sera transmise à la presse locale par la mairie (si vous donnez votre accord) qui mettra ça dans ses carnets (mais qui lit encore ça ?). On retrouve la même chose en ligne, avant les mariages et les décès – histoire d’annoncer les bonnes nouvelles avant les mauvaises (à moins que ce soit l’inverse, si vous en voulez à quelqu’un !).

Et c’est tout ? Nous, on a choisi de prolonger le plaisir en préparant une petite douceur à envoyer à nos familles et amis par courrier*…

Faire-part Sarah (teasing)

Faire-part de Sarah – teasing ! (cc)

Mais au fait, à qui envoie-t-on un faire-part ? Au début, c’est facile : vous commencez la liste avec les familles et amis proches. Et puis quelques voisins et collègues. Et puis des amis un peu moins proches, encore quelques collègues ou anciens collègues, des copains d’école que vous n’avez pas revu depuis 5 ou 10 ans (quoi, déjà !)… Au fait, on doit compter tous les contacts Facebook, Twitter, etc. ? Et ceux qu’on connaît à peine et qui nous envoient leur faire-part à chaque occasion, on les compte aussi ? Non, sérieux, parce que là déjà, la Poste va se faire un max de fric !

Vous vous y prenez comment, vous, pour choisir les destinataires quand vous envoyez un faire-part ?

* : Si vous ne le recevez pas … rien de grave, ce n’est pas contre vous, on vous aime bien quand même : envoyez-moi un mail !

La préparation à l’accouchement, c’est pas que pour les mamans !

Ou comment jouer à « Où est Charlie » avec les papas dans le processus de l’accouchement…
Les papas ne peuvent pas pousser le jour J, mais ils peuvent contribuer à faire que tout se passe bien, et se préparer à être les meilleurs papas du monde !

Bon, on est bien d’accord, le plus gros du boulot pendant la grossesse, c’est la maman qui le fait. C’est bien elle qui porte le bébé, c’est bien elle qui a les nausées le premier mois, c’est bien elle qui donne toutes ses ressources pour permettre au petit être de grandir, et c’est encore elle qui participe au « travail », aux contractions et qui concrétise la mise au monde. Mais ou est le papa dans cette histoire ?! Et bien j’ai découvert qu’il peut être caché un peu partout. J’ai bien l’impression que cela dépend de la place qu’il veut bien prendre, alors je ne vais parler ici que de celle que j’aimerais avoir ! Alors jouons à « Où est Charlie« …

Plein de Charlie sur une image : quel est le bon ?

Où est Charlie ? Classic Media Distribution (c)

Déjà, le premier boulot de la préparation à l’accouchement, c’est l’acceptation. Avoir un bébé ce n’est pas rien, ça a des implications ! Et Charlie, il est là ! Il faut pas mal de courage pour accepter que dans quelques mois on va être papa. Une bonne dose de confiance pour se dire qu’on en est capable. Et beaucoup d’humilité pour reconnaître que pendant neuf mois, puis plus tard beaucoup plus, une vie va fleurir et se découvire sans que l’on ne puisse plus rien faire que poser des tuteurs et l’aider à bien choisir ses chemins. Je pense qu’il n’est pas inutile, pour la maman comme pour le papa de bien se préparer à cela.

Charlie, je l’ai trouvé aussi dans la cellule support. Être papa c’est aussi être un mari/compagnon pour la maman, et donc savoir l’écouter, écouter ses peurs, savoir l’aider à choisir. La cellule support peut aussi avoir un rôle logistique : aider à porter un sac, faire les courses, aider à monter les escaliers… La cellule support agit aussi au coeur de la tempête, lorsqu’il faut une main à saisir pour supporter la souffrance, lorsqu’il faut un pilier alors que tout vacille, lorsque qu’il faut de la tendresse pour rappeler combien elle est belle… Et pour toutes ces choses, une préparation n’est pas superflue !

Charlie, il est aussi là lorsque l’enfant commence à bouger et qu’il met la main sur le ventre de la maman. C’est à mon sens le vrai premier pas du papa ! Il est encore là lorsqu’il découvre les premières images de l’échographie. On le découvre encore quand il fixe ardemment les gestes du médecin ou de la sage femme…

Partout où Charlie est appelé à être papa, je crois qu’il est important qu’il s’y prépare. Je pense justifié qu’en tant que papa, il fasse tout pour assister aux rendez-vous d’échographie, qu’il pose ses questions à la sage femme ou à l’obstetricien, qu’il lise aussi les bouquins de maman, qu’il aille aux rendez-vous d’haptonomie, de chant pré-natal, de groupe de parole, de piscine et que sais-je encore, etc. Mais encore une fois, suivant la place qu’il souhaite prendre auprès de maman et bébé !

Mais j’ai l’impression que cette préparation est, dans certains cas, un peu fermée aux papas, et surtout que les papas ne se sentent pas concernés par ces propositions… Qu’en pensez-vous ?

 

Un bébé, ça change une vie ! (ou pas)

Mais pourquoi un bébé chamboulerait ma vie ?

30 janvier 2012, 8h30 du matin, notre avion décolle dans quelques heures de Santiago du Chili (pour savoir pourquoi, c’est ici). Claire me réveille doucement et m’annonce ce qui est maintenant une certitude : nous attendons un bébé ! Les 14h de vol qui ont suivi pour rentrer en France furent remplies d’une douce euphorie mélée à de petites remises en cause… L’euphorie se comprend assez aisément : nous parlions déjà de cet enfant depuis un bout de temps, il était désiré et attendu, et son arrivée à la fin de ce long voyage tombe à pic ! Remarquez, les pointes de doute s’expliquent aussi bien : un enfant ça change une vie !

Moi et ma petite nièce... Un entrainement !

Moi et ma petite nièce... Un entrainement ! (cc)

C’est une phrase que l’on entend assez souvent, mais je ne veux pas y croire… Oui, je sais bien que les nuits vont être courtes, que l’on ne pourra plus partir à l’aventure de la même façon que nous le faisions avant, que les soirées intempestives chez les amis ne pourrons plus se faire, que prendre le train ne sera plus jamais comme avant… Mais je veux croire que ce petit bout d’être ne me changera pas moi.

Je resterais Michel, je serais toujours tiraillé entre l’innovation et le développement durable, entre l’appel de la nature et l’effervescence de la ville. Je serais toujours amoureux de ma femme, et toujours proche de ceux qui m’entourent. Je serais toujours aussi ronchon le matin. Je serais toujours un peu naïf et curieux de tout. Cet enfant va sûrement changer nos habitudes de vie, mais va-t-il changer nos vies ? Non, je ne le souhaite pas. J’aspire à lui montrer qui je suis. J’ai sûrement plein de défauts, mais je veux être le meilleur des papas pour mon enfant.

Ne trouvez-vous pas que c’est le comble d’être papa, de co-créer la vie, et d’en trouver sa propre vie si bouleversée ?