Pourquoi les papas devraient aussi avoir un congé maternité

Les mamans, pour plusieurs raisons ont droit à un congé maternité. D’abord, c’est éprouvant une grossesse. C’est lourd, c’est des changements dans le corps, ça fatigue, ça blesse parfois. Et puis le bébé humain est le seul qui ne puisse absolument pas se débrouiller tout seul dès la naissance. Il est fragile, ne sait pas trouver sa nourriture (quoique…), ne sait ni marcher ni s’accrocher, pas plus qu’il ne sait changer ses couches tout seul ! Il demande dans les premiers jours une attention quasi complète, et la maman prend souvent ce rôle.

Pour les papas, sociologiquement, c’est plus compliqué. D’abord, les papas ont souvent laissé l’enfant à la maman et ne le prennent sous leurs ailes que lorsqu’il sait marcher, et encore. Et ce comportement s’est transmis encore jusque maintenant. Et puis ils sont censés travailler pour assurer la subsistance du foyer. C’est pas simple et ça demande du temps ! Et puis c’est compliqué pour un papa de donner le sein à son enfant…

Résultat des courses, les mamans ont droit à 16 semaines réparties en 6 semaines avant la date présumée de l’accouchement et 10 semaines ensuite (c’est plus dans le cas de grossesse multiple ou si le foyer a déjà deux enfants). Elles peuvent aussi rajouter 2 semaines si la grossesse est difficile. Pour les papas, c’est deux petites semaines une fois bébé arrivé, et puis c’est tout (bon d’accord, un peu plus si c’est des jumeaux…). Et encore, seulement depuis 2002 !

Un bébé dans les bras d'un papa

Les papas aiment aussi s’occuper de leur enfant

Alors je m’insurge contre cet état de fait ! La première raison, c’est pour la maman : la présence de papa pendant les premiers temps avec bébé peut lui permettre de se reposer, de partager les premières joies et les premières frustrations, de s’habituer au changement de rythme, de s’émerveiller à deux… Mais un soutien de papa dans les derniers instants avant l’accouchement ne me semble pas non plus superflu ! Si la grossesse se passe bien, maman pourrait s’ennuyer sans papa, papa pourrait aider à préparer la chambre, les deux pourraient partager leurs angoisses et appréhensions… Si la grossesse est plus difficile, papa pourrait soulager maman, ou participer aux courses, aux repas, à l’entretien, aux soins, etc.

La deuxième raison, c’est pour le papa : quoi de plus beau que de voir évoluer son enfant, de le regarder grandir et se construire ? En étant au boulot 8h par jour (pour les plus chanceux), on en loupe plein ! Et quel plus grand bonheur pour un enfant que d’être accompagné par ses deux parents ? Avec plus de 80% de son temps d’éveil loin de lui, le manque peut devenir cruel !

Alors oui, il y a la possibilité des congés parentaux. Mais le papa n’y a le droit que si la maman y renonce. Donc ils ne peuvent assurer une présence continue en même temps. Alors bien sûr, il y a la solution trash de quitter son job. Mais ce n’est pas conseillé dans ce monde où le salaire est vital.

Il est aussi intéressant de noter qu’en Suède, les congés de paternité sont de 34 jours. Ces congés se sont ralongés au rythme d’un jour par an depuis 2000, avec l’objectif d’arriver à la parité avec les congés maternité… Pour l’instant ils sont encore confrontés aux questions de partage du temps de travail au sein du foyer. Question congés, la règle est la suivante :

  • À la suite d’une naissance, les parents ont droit à des congés rémunérés pour un total de 480 jours par enfant.
  • Soixante jours sont réservés au père et soixante à la mère. Le reste peut être réparti librement.
  • Pour 390 jours, l’indemnité est de 80 pour cent des revenus du parent concerné, jusqu’à un plafond de salaire de 33 000 couronnes par mois (oui oui, ça fait 3000 € par mois d’indemnités)
  • Les 90 jours restants donnent droit à une indemnité journalière.
  • De plus, les pères ont droit à dix jours de congés rémunérés au moment de la naissance de l’enfant. Environ 80 pour cent des pères prennent ce congé.
Toujours à l’international, en Norvège, le congé de maternité est de 42 semaines, 4 d’entre elles devant être prises par les papa sous peine d’être perdues, une mesure adoptée en 1993 pour favoriser le retour des mamans dans le monde du travail. Depuis 2011, l’Espagne offre à ses papas 4 semaines de congés de paternité. A contrario, au Royaume-Uni, les papas n’ont le droit qu’à deux semaines indemnisées 135€ chacune et l’Allemagne et l’Italie sont les seuls pays européens à ne pas avoir de congés de paternité… Alors nous ne sommes tout de même pas si mal logés !

Je ne sais pas pour vous, mais moi, je partirais bien en congé maternité cette semaine….

La préparation à l’accouchement, c’est pas que pour les mamans !

Ou comment jouer à « Où est Charlie » avec les papas dans le processus de l’accouchement…
Les papas ne peuvent pas pousser le jour J, mais ils peuvent contribuer à faire que tout se passe bien, et se préparer à être les meilleurs papas du monde !

Bon, on est bien d’accord, le plus gros du boulot pendant la grossesse, c’est la maman qui le fait. C’est bien elle qui porte le bébé, c’est bien elle qui a les nausées le premier mois, c’est bien elle qui donne toutes ses ressources pour permettre au petit être de grandir, et c’est encore elle qui participe au « travail », aux contractions et qui concrétise la mise au monde. Mais ou est le papa dans cette histoire ?! Et bien j’ai découvert qu’il peut être caché un peu partout. J’ai bien l’impression que cela dépend de la place qu’il veut bien prendre, alors je ne vais parler ici que de celle que j’aimerais avoir ! Alors jouons à « Où est Charlie« …

Plein de Charlie sur une image : quel est le bon ?

Où est Charlie ? Classic Media Distribution (c)

Déjà, le premier boulot de la préparation à l’accouchement, c’est l’acceptation. Avoir un bébé ce n’est pas rien, ça a des implications ! Et Charlie, il est là ! Il faut pas mal de courage pour accepter que dans quelques mois on va être papa. Une bonne dose de confiance pour se dire qu’on en est capable. Et beaucoup d’humilité pour reconnaître que pendant neuf mois, puis plus tard beaucoup plus, une vie va fleurir et se découvire sans que l’on ne puisse plus rien faire que poser des tuteurs et l’aider à bien choisir ses chemins. Je pense qu’il n’est pas inutile, pour la maman comme pour le papa de bien se préparer à cela.

Charlie, je l’ai trouvé aussi dans la cellule support. Être papa c’est aussi être un mari/compagnon pour la maman, et donc savoir l’écouter, écouter ses peurs, savoir l’aider à choisir. La cellule support peut aussi avoir un rôle logistique : aider à porter un sac, faire les courses, aider à monter les escaliers… La cellule support agit aussi au coeur de la tempête, lorsqu’il faut une main à saisir pour supporter la souffrance, lorsqu’il faut un pilier alors que tout vacille, lorsque qu’il faut de la tendresse pour rappeler combien elle est belle… Et pour toutes ces choses, une préparation n’est pas superflue !

Charlie, il est aussi là lorsque l’enfant commence à bouger et qu’il met la main sur le ventre de la maman. C’est à mon sens le vrai premier pas du papa ! Il est encore là lorsqu’il découvre les premières images de l’échographie. On le découvre encore quand il fixe ardemment les gestes du médecin ou de la sage femme…

Partout où Charlie est appelé à être papa, je crois qu’il est important qu’il s’y prépare. Je pense justifié qu’en tant que papa, il fasse tout pour assister aux rendez-vous d’échographie, qu’il pose ses questions à la sage femme ou à l’obstetricien, qu’il lise aussi les bouquins de maman, qu’il aille aux rendez-vous d’haptonomie, de chant pré-natal, de groupe de parole, de piscine et que sais-je encore, etc. Mais encore une fois, suivant la place qu’il souhaite prendre auprès de maman et bébé !

Mais j’ai l’impression que cette préparation est, dans certains cas, un peu fermée aux papas, et surtout que les papas ne se sentent pas concernés par ces propositions… Qu’en pensez-vous ?

 

Un bébé, ça change une vie ! (ou pas)

Mais pourquoi un bébé chamboulerait ma vie ?

30 janvier 2012, 8h30 du matin, notre avion décolle dans quelques heures de Santiago du Chili (pour savoir pourquoi, c’est ici). Claire me réveille doucement et m’annonce ce qui est maintenant une certitude : nous attendons un bébé ! Les 14h de vol qui ont suivi pour rentrer en France furent remplies d’une douce euphorie mélée à de petites remises en cause… L’euphorie se comprend assez aisément : nous parlions déjà de cet enfant depuis un bout de temps, il était désiré et attendu, et son arrivée à la fin de ce long voyage tombe à pic ! Remarquez, les pointes de doute s’expliquent aussi bien : un enfant ça change une vie !

Moi et ma petite nièce... Un entrainement !

Moi et ma petite nièce... Un entrainement ! (cc)

C’est une phrase que l’on entend assez souvent, mais je ne veux pas y croire… Oui, je sais bien que les nuits vont être courtes, que l’on ne pourra plus partir à l’aventure de la même façon que nous le faisions avant, que les soirées intempestives chez les amis ne pourrons plus se faire, que prendre le train ne sera plus jamais comme avant… Mais je veux croire que ce petit bout d’être ne me changera pas moi.

Je resterais Michel, je serais toujours tiraillé entre l’innovation et le développement durable, entre l’appel de la nature et l’effervescence de la ville. Je serais toujours amoureux de ma femme, et toujours proche de ceux qui m’entourent. Je serais toujours aussi ronchon le matin. Je serais toujours un peu naïf et curieux de tout. Cet enfant va sûrement changer nos habitudes de vie, mais va-t-il changer nos vies ? Non, je ne le souhaite pas. J’aspire à lui montrer qui je suis. J’ai sûrement plein de défauts, mais je veux être le meilleur des papas pour mon enfant.

Ne trouvez-vous pas que c’est le comble d’être papa, de co-créer la vie, et d’en trouver sa propre vie si bouleversée ?