Papa et Maman réunis avec bébé grâce à l’haptonomie

Les joies de la grossesses ne sont pas réservées aux mamans, je l’ai déjà dit. Et entre autres moyens pour le papa d’entrer en relation avec son enfant, il y a l’haptonomie. Avec maman, nous l’avons testé pour vous

Haptonomie, n.f. science de l’affectivité, des interactions et relations affectives. Cette définition pourtant juste ne vient pas du dictionnaire Larousse, tout simplement parce que le mot n’est pas encore entré dans la langue de Molière ! Il s’agit pourtant bien d’une science, inventée par Frans Veldman, né aux Pays-Bas au début du siècle dernier et ayant vécu une grande partie de sa vie en France. Frans Veldman s’en est servi au début pour aider les personnes traumatisées par les guerres grâce au contact humain utilisé comme vecteur de guérison. Très vite, la discipline s’est vue appliquée dans d’autres domaines et notamment pour l’accompagnement pré et post natal. Le but de cette démarche est clairement de favoriser le développement de la relation affective, active, entre la mère, le père et l’enfant.

Le fait d’habiter la capitale nous permet de choisir. Aussi, nous avons pu rencontrer différents haptothérapeutes afin de nous faire une idée de la discipline et voir avec quel(le) praticien(ne) le courant passait le mieux. Parce qu’il faut bien le dire, l’haptonomie peut vite se transformer en quelque chose d’un peu olé-olé, voir ésotérique si on ne fait pas trop attention. Toujours est-il que nous avons choisi une haptonome près de chez nous recommandée par notre sage femme et qui avait l’air d’avoir les pieds sur terre.

Dessin de bébé sur le ventre de maman enceinte

Ressentir son enfant du bout des doigts – (c) Anonyme

Généralement, il y a 7 séances avant l’accouchement et la possibilité de continuer ensuite. Le programme est divisé comme suit :

  • Séance 1 : faire connaissance avec bébé et l’accueillir au creux de sa main
  • Séance 2 : entrer en relation avec son enfant et le bercer au travers et avec la maman
  • Séance 3 : travailler la qualité de la relation avec le bébé et faire ressentir au papa les bercements appris en 1 et 2
  • Séance 4 : les méthodes de portage pour le nouveau né
  • Séance 5 : présentation de la salle d’accouchement
  • Séance 6 : les positions pendant le travail
  • Séance 7 : les positions pendant la délivrance

Vous l’aurez compris, l’idée de l’haptonomie est de garder un lien continu et de qualité avec le bébé tout au long des étapes de la grossesse et de l’accouchement. Sur le papier c’est que du bonheur pour le papa qui ne demande que ça, vu qu’il ne porte pas son enfant ! Pour notre part, nous avons été enchantés de la première séance. Nous avons été plus confirmés dans nos intuitions que réellement formés, mais ce premier contact avec le bébé, apprendre les petits gestes qui permettent de communiquer avec lui au travers du ventre rond de maman, comment l’appeler et l’accueillir, le sentir répondre et se lover dans sa main, tout ça est juste incroyable! Et le meilleur, c’est que la petite heure avec l’haptothérapeute se vit mille fois de retour à la maison !

Le désenchantement est venu dès la deuxième séance et c’est là que nous avons réalisé que tout ne nous convenait pas dans l’haptonomie. Nous avons trouvé que les bercements, même s’ils étaient agréables, ne nous parlaient pas. C’est là où c’est devenu un peu « border line » pour nous. Il s’agissait de faire passer un ressenti par le toucher, ce qui à première vue n’a rien d’extraordinaire. Nous sommes convaincus que la façon de poser une main sur une épaule et l’intention portée peut changer du tout au tout la perception que l’épaule peut percevoir : du soutien, de l’amitié, un blocage, voir de l’animosité ! C’est la même chose avec la main du papa posé sur le ventre de la maman. Mais suivant les mots utilisés, ils est facile de confondre ça avec du spiritisme !

Nous avons alors décidé de nous recentrer sur les quelques points qui nous intéressaient, et en particulier les positions pendant le travail et la délivrance. Après cette petite mise au point avec notre haptothérapeute, nous avons bien profité de la suite ! Les positions que nous avons apprises permettent une vraie liberté de la maman en même temps qu’un contact constant avec le bébé. Le seul hic, c’est que lors d’un accouchement en clinique, je pense que le personnel médical est rarement enclin à laisser la maman se mettre à quatre pattes sur la table d’accouchement ! Nous aurons au moins la chance de pouvoir en profiter à la maison !

Papa racontant des histoire à bébé dans le ventre de maman

Construire la relation avec bébé – (c)

La présence du papa lors de ces séances d’haptonomie est à mon sens bénéfique à deux égards :

  • Elle m’a permis de prendre ma place spécifique dans la relation affective qui se joue naturellement entre la mère et l’enfant pendant la grossesse. Lors des première séance l’attention est particulièrement portée sur nous papas, et nous pouvons réaliser les effets de notre toucher sur notre enfant et sur le développement de sa réactivité.
  • Elle m’a également permis de me donner des clés pour améliorer le confort de maman. En tant que premier recours affectif de maman, mes mains posées sur mon enfant sont aussi posées sur elle. Elle en ressent autant les effet que le bébé et en profite au même titre ! C’est aussi une façon de lui faire accepter les changements dans son corps que de caresser ce beau ventre qui s’arrondit…

L’haptonomie constitue une préparation à l’accouchement à part entière, et le praticien peut également accompagner l’accouchement en lui-même s’il est titulaire d’un diplôme de sage femme. Mais il est tout à fait possible de suivre des séances d’haptonomie en complément d’une préparation plus classique. C’est ce que nous avons fait. Cependant, il est important de ne pas mélanger ces méthodes avec d’autres méthodes plus centrées sur le développement de la tonicité musculaire ou la représentation mentale : l’haptonomie étant totalement axée sur le ressenti et le relâchement, ces méthodes ne peuvent s’ajuster, et la maman risque de se perdre dans des instructions contradictoires !

Puisque le nerf de la guerre reste l’argent, parlons en un peu… Normalement, si votre haptothérapeute est aussi sage femme, les séances sont remboursées jusqu’à hauteur de 31 euros au titre de l’accompagnement à la grossesse. Sinon, c’est de votre poche. Mais bon, il faut l’avouer, après un petit sondage effectué par un ami, il n’y a pas beaucoup de sage-femme en France qui ne fasse pas de dépassement d’honoraire, et il faut en général compter plus de 70 euros pour une séance d’haptonomie.  Soit tout de même près de 500 euros pour l’accompagnement total.

Finalement, l’haptonomie m’a permis de créer un vrai lien avec mon enfant avant même que je le rencontre. Nous verrons bien d’ici quelques jours si cela aura permis à Maman de mieux vivre son accouchement ! En ce sens, nous avons pu en profiter pleinement ! Vous-même, avez vous pu profiter de ce lien ? L’avez-vous gardé ensuite ?

La préparation à l’accouchement, c’est pas que pour les mamans !

Ou comment jouer à « Où est Charlie » avec les papas dans le processus de l’accouchement…
Les papas ne peuvent pas pousser le jour J, mais ils peuvent contribuer à faire que tout se passe bien, et se préparer à être les meilleurs papas du monde !

Bon, on est bien d’accord, le plus gros du boulot pendant la grossesse, c’est la maman qui le fait. C’est bien elle qui porte le bébé, c’est bien elle qui a les nausées le premier mois, c’est bien elle qui donne toutes ses ressources pour permettre au petit être de grandir, et c’est encore elle qui participe au « travail », aux contractions et qui concrétise la mise au monde. Mais ou est le papa dans cette histoire ?! Et bien j’ai découvert qu’il peut être caché un peu partout. J’ai bien l’impression que cela dépend de la place qu’il veut bien prendre, alors je ne vais parler ici que de celle que j’aimerais avoir ! Alors jouons à « Où est Charlie« …

Plein de Charlie sur une image : quel est le bon ?

Où est Charlie ? Classic Media Distribution (c)

Déjà, le premier boulot de la préparation à l’accouchement, c’est l’acceptation. Avoir un bébé ce n’est pas rien, ça a des implications ! Et Charlie, il est là ! Il faut pas mal de courage pour accepter que dans quelques mois on va être papa. Une bonne dose de confiance pour se dire qu’on en est capable. Et beaucoup d’humilité pour reconnaître que pendant neuf mois, puis plus tard beaucoup plus, une vie va fleurir et se découvire sans que l’on ne puisse plus rien faire que poser des tuteurs et l’aider à bien choisir ses chemins. Je pense qu’il n’est pas inutile, pour la maman comme pour le papa de bien se préparer à cela.

Charlie, je l’ai trouvé aussi dans la cellule support. Être papa c’est aussi être un mari/compagnon pour la maman, et donc savoir l’écouter, écouter ses peurs, savoir l’aider à choisir. La cellule support peut aussi avoir un rôle logistique : aider à porter un sac, faire les courses, aider à monter les escaliers… La cellule support agit aussi au coeur de la tempête, lorsqu’il faut une main à saisir pour supporter la souffrance, lorsqu’il faut un pilier alors que tout vacille, lorsque qu’il faut de la tendresse pour rappeler combien elle est belle… Et pour toutes ces choses, une préparation n’est pas superflue !

Charlie, il est aussi là lorsque l’enfant commence à bouger et qu’il met la main sur le ventre de la maman. C’est à mon sens le vrai premier pas du papa ! Il est encore là lorsqu’il découvre les premières images de l’échographie. On le découvre encore quand il fixe ardemment les gestes du médecin ou de la sage femme…

Partout où Charlie est appelé à être papa, je crois qu’il est important qu’il s’y prépare. Je pense justifié qu’en tant que papa, il fasse tout pour assister aux rendez-vous d’échographie, qu’il pose ses questions à la sage femme ou à l’obstetricien, qu’il lise aussi les bouquins de maman, qu’il aille aux rendez-vous d’haptonomie, de chant pré-natal, de groupe de parole, de piscine et que sais-je encore, etc. Mais encore une fois, suivant la place qu’il souhaite prendre auprès de maman et bébé !

Mais j’ai l’impression que cette préparation est, dans certains cas, un peu fermée aux papas, et surtout que les papas ne se sentent pas concernés par ces propositions… Qu’en pensez-vous ?